Un peu d’histoire

parchemin

Etymologie de Saint-Forgeux-Lespinasse : ec.san Ferreoli et capella de Espinatia (1166), de Ferreolus, évêque de Limoges au VIème siècle ou d’un martyr à Vienne au IVème siècle – Espinasse de spina au sens “Aubépine” ou de “prunellier” (épine noire).

Nom des habitants  : Les Saint-Ferreolois.

La commune de Saint-Forgeux-Lespinasse est composée d’une partie des terres de la Baronnie de Lespinasse qui fut complètement détruite en 1590. La seigneurie de Lespinasse possédait haute, moyenne et basse justice. Avec sans doute plusieurs centaines d’habitants, elle dépendait du bailliage de Semur en Brionnais et était célèbre au Moyen Age pour ses foires (les Halles seigneuriales épargnées par l’incendie qui ravagea la ville, ont été transférées au bourg de Saint-Forgeux-Lespinasse en 1794, restaurées depuis et elles servent aujourd”hui de salle de réunions).

L’ancienne ville de Lespinasse
les-halles
L’incendie de 1590, tragique épisode de la guerre de Ligue à entraîné la disparition totale de la ville de Lespinasse pourtant dotée de remparts, d’un château-fort, de maisons particulières nombreuses et naturellement protégée par des étangs alimentés par la Teyssonne. Les anciennes halles de l’Espinasse qui ont été transportées à proximité de la façade de l’église, défigurées par des remplissages de briques.
Le bourg de Saint-Forgeux-Lespinasse

csm-commune-saint-forgeux-lespinasse-33228fbc21

L’existence du bourg date dès le XIIème siècle. Les terres appartenaient aux Lespinasse au XIIIème siècle.

A quelques kilomètres de Saint-Forgeux-Lespinasse, le hameau de l’Espinasse, qui a donné leur nom à Saint-Germain et Saint-Forgeux, est à lui seul un but de promenade agréable et intéressante. Ce hameau, à proximité duquel la Teysonne, le Lyron et le Jubilion, mérite une visite tant pour ses vestiges, que pour la beauté et le calme du paysage.

Jadis, station gauloise et gallo-romaine, comme en témoignent les découvertes de site taillés, de pierres polies, de monnaies gauloises et romanes au siècle dernier, l’Espinasse était au moyen âge une vraie petite ville, sans doute en raison de sa situation à la limitee du Forez et de la Bourgogne dont elle faisait alors partie. outre les vestiges qui attestent encore de sa grandeur passée (le château et le donjon), des fouilles ont révélé les substructions de l’église. Les halles existent toujours mais ont été, par arrêté du Directoire (4 germinal An II de la République) transportée à Saint-Forgeux-Lespinasse.

LE CHATEAU DE L’ESPINASSE

En arrivant à l’Espinasse, le château apparaît le premier, à droite. Le corps principal est une construction coiffée d’une toiture aiguë qui rappelle celle du Petit Louvre de La Pacaudière et celles de Boisy et Saint-André, qui sont sensiblement contemporaines.

La Façade orientale est parementée à hauteur du premier étage de céramique bichrome, ornementation que l’on retrouve au château de Saint-André et sur la Maison Papon de Crozet. Seules les fenêtres du second étage sont d’époque. Elles sont flanquées de petites colonnes qui s’appuient sur un bandeau mouluré.

le-chateau-de-lespinasse-2

Un petit chemin qui suit la Teysonne permet d’accéder à la cour du château dans laquelle on pénètre par un portail en plein cintre du XVIIème siècle (on ne visite pas). Les fenêtres du second étage de cette façade sont du même style que les précédentes, mais elles sont divisées par un meneau de pierre. Sur la porte principale du logis il y avait, au fronton, un écusson qui a maintenant disparu et, au linteau demeure cette inscription énigmatique : AVT VINCI – AVT MORI

L’intérieur comporte, au rez-de-chaussée, deus salles voutées.

LE CHATEAU FORT DE L’ESPINASSE : LE DONJON
chateau-de-l-espinasse

Du château fort de l’Espinasse, il ne subsiste que le donjon qui, très mutilé, a seul survécu au ravage de 1590 dont la ville, qui comptait, dit-on, huit mille habitants. Le village devait être important puisque l’on s’y rendait haute et basse justice.

Ce donjon avait été élevé sur une motte artificielle de cinq ou six mètres de hauteur entourée de fossés (dont on voit encore les vestiges). Il a été construit vraisemblablement XIème siècle sur l’emplacement d’un camp romain. Il faisait parti d’un ensemble de constructions importantes destinées aux habitants et hôtes du château.

Il ressemble aux donjons de Roanne et de Couzan par son plan rectangulaire à angles arrondis. Avant d’être incorporé à un ensemble de constructions, il se trouvait isolé au milieu de l’enceinte. C’était alors le dernier réduit de résistance en cas d’attaque. On n’y pénétrait que par un pont volant, par le premier étage ; la salle basse n’avait aucune communication avec l’extérieur ; on y accédait au moyen d’échelles débouchant dans une trappe ménagée dans le plancher de la salle supérieure.

Cette construction de dix-sept mètres de haut, et dont les murs ont cent cinquante centimètres d’épaisseur à la base, semble appartenir à la première moitié du XIIème siècle. Le deuxième étage, postérieur, pourrait être dû à une reconstruction du XVème siècle. Le percement du rez-de-chaussée, nettement plus tardif, peut être attribué au XVIIème siècle.

Noëlas dit que, vers 1885, la tour était couverte d’une voûte en berceau brisé, renforcée par deux arcs transversaux. Elle a dû s’éffondrer vers 1891.

Signalons encore une entrée de ferme, sur la route de Vivans, à quelques mètres du château. Elle est surmontée d’un pigeonnier très délabré qui garde beaucoup de charme.

Les substructions du château sont toujours là et le plan des rues apparaît très nettement lorsque l’on survole le site en avion. De cette époque, à quelques distances sur la route, date le château Renaissance de Lespinasse, remanié en 1886.

Ce donjon a ses histoires et ses légendes… On a parlé des “dames” ou “fantômes” qui rôdaient autour du Donjon. Il est certain que les deux rivières : La Teyssonne et le Briquet et les étangs peuvent expliquer la formation de brouillards ou nappes pouvant permettre de croire à la présence de fantômes.

M. Noëlas dans ses légendes foréziennes a écrit :

“Le baron appelé dans l’histoire conte du Châteauguet, voulut contraindre un moine à donner ses habits au diable couché dans le lit du baron. Nullement ému, le religieux fit un signe de croix et à l’instant même un bruit effroyable retenti dans toute la vallée, la terre s’entrouvit et la ville toute entière s’engloutit au fond des enfers entraînant avec elle le baron maudit.”

M. Noëlas cite également : “on dit que pendant les longues et froides nuits d’hiver on entend souvent autour de l’ancien donjon de l’Espinasse des bruit confus de chars qui roulent, des cloches qui sonnent, d’enfants qui pleurent. La tour s’enfonce alors et le voyageur attardé voit errer sur les bords de la Teyssonne, une femme au long voile blanc, qui gémit tristement en regardant couler l’eau.”

C’est l’ombre de la ville de l’Espinasse, qui sur ses ruines, pleure sa splendeur passée.

L’EGLISE ROMANE DE SAINT-FORGEUX-LESPINASSE

52691967

fresque-de-l-eglise

L’église date du XIème siècle De construction relativement récente, Saint-Forgeux-Lespinasse s’enorgueillit de la présence d’un église romane élevée au XIème siècle.

En 1921, des travaux de restauration ont permis de dégager des fresques au XIVème siècle (aujourd’hui classées par les Beaux-arts).

Vieille église Romane qui possède encore un joli chevet et un curieux escalier extérieur conduisant au clocher, on entre dans l’église par un porche avec auvent. L’intérieur n’offre d’autre intérêt que les célèbres peintures murales du mur gauche (quatre évangélistes et le blason de la famille de LEVIS). Laissées à l’air libre, ces peintures ont beaucoup souffert, et il est actuellement impossible de les déchiffrer. Nos ainés ont heureusement laissé des photos et une description très précise, sans lesquelles elles seraient vouées à l’oubli le plus total.
Reprenons donc les notes laissées par N. Thiollier et G. Brassart : « En commençant par la gauche, on voit d’abord une Sainte assise sur un siège sans dossier. Sa tête auréolée d’un nimbe d’or est couverte d’une coiffe blanche. Elle est habillée d’une robe rouge brun. Elle tient dans sa main droite une palme jaune d’or, et dans l’autre un livre ouvert. Sur le siège à sa gauche, un agneau nimbe. De chaque côté, deux jeunes filles sont agenouillées. L’une a les mains jointes, l’autre égrène un chapelet. Toutes deux portent le même vêtement. Leur coiffure est une longue cornette qui descend presque jusqu’à leurs pieds. La palme, l’agneau et les jeunes filles semblent désigner Saint-Agnès.
La scène suivante représente le baptême du Christ. A gauche, un ange aux ailes rouges et blanches, nimbe et ceinture jaune d’or, robe blanche. Le Christ est debout dans une cuve. Son nimbe, ses cheveux et sa barbe sont jaune d’or. Il en est de même pour Saint-Jean-Baptiste qui est vêtu d’une robe brun rouge. Il tient dans sa main gauche une petite maison qui est surmontée d’une croix.
A la suite de Jean-Baptiste, on voit un pèlerin tenant son bourdon. Il est coiffé d’un chapeau sans forme ; il a la barbe jaune d’or. Plus bas on voit plusieurs figures de personnages.
Les peintures suivantes reposent sur un enduit de un centimètre environ, elles sont donc plus récentes, et seraient mieux conservées si ce n’étaient les piquages qui devaient faciliter l’adhérence d’un enduit postérieur.
Nous trouvons tout d’abord un blason très mutilé, puis un Saint-Claude, robe rouge et mitre blanche, qui tient dans la main droite une croix à palmettes jaune d’or. Il est debout derrière un tombeau d’où sort un corps que le Saint semble bénir. On lit sous cette scène : SANCTE CLAUDI ORA PRO NOBIS.
En continuant sur la droite, on trouve Notre Dame de la Pitié. Le nimbe de la Vierge et jaune d’or, sa robe rouge et son voile blanc. Le Christ a un nimbe dont la croix est formée de palmette. En dessous une inscription en gothique : DOMINE SALVA NOS.
Ces peintures ne semblent pas remonter au-delà du XVIème siècle.